C'est la 17ème année que notre pays met la Poésie à l'honneur en ce début de Mars.
En effet,le "Printemps des Poètes"qui est une manifestation soutenue par le Ministère de la Culture et le Ministère de l'Education nationale, favorise l’ouverture du regard sur la Poésie et encourage la découverte et la lecture de textes poétiques.
Durant ces "premiers" jours de Mars, du 7 au 22, je plongerai régulièrement les CM2 dans un bain" de Poésie à travers diverses activités et réalisations :
. Poèmes découverts : des poèmes et des textes poétiques lus quotidiennement pour le plaisir par l'enseignant.
JOUR 1
Le Cancre
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur
Jacques Prévert
JOUR 2
L'Albatros
Souvent, pour s’amuser, les
hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés
sur les planches,
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à coté d’eux.
Que ces rois de l’azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à coté d’eux.
Ce voyageur ailé, comme il
est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid!
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait!
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid!
L’un agace son bec avec un brûle-gueule,
L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait!
Le Poète est semblable au
prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Qui hante la tempête et se rit de l’archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher.
Charles Baudelaire
JOUR 3
Mignonne, allons voir
si la rose
Mignonne, allons voir
si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en
peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me
croyez, mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Ronsard
JOUR 4
Le Lion et le Rat
On a souvent besoin d'un plus petit que
soi.
Entre les pattes d'un Lion
Un Rat sortit de terre assez à
l'étourdie.
Le roi des animaux, en cette occasion,
Montra ce qu'il était, et lui donna la
vie.
Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu'un aurait‑il jamais cru
Qu'un lion d'un rat eût affaire ?
Cependant il advint qu'au sortir des
forêts
Ce Lion fut pris dans des rets,
Dont ses rugissements ne le purent
défaire.
Sire Rat accourut, et fit tant par ses
dents
Qu'une maille rongée emporta tout
l'ouvrage.
Patience et longueur de
temps
Font plus que force ni que
rage.
Jean de La Fontaine
LE PETIT
PRINCE ET LE RENARD
C'est
alors qu'apparut le renard.
-
Bonjour, dit le renard.
- Bonjour, répondit poliment le petit prince, qui se retourna mais ne vit
rien.
- Je suis là, dit la voix, sous le pommier.
- Qui es-tu ? dit le petit prince. Tu es bien joli...
- Je suis un renard, dit le renard.
- Viens jouer avec moi, lui proposa le petit prince. Je suis tellement
triste...
- Je ne puis pas jouer avec toi, dit le renard. Je ne suis pas
apprivoisé.
- Ah! pardon, fit le petit prince. Mais, après réflexion, il ajouta : ·
Qu'est-ce que signifie " apprivoiser " ?
· Tu n'es pas d'ici, dit le renard, que cherches-tu?
· Je cherche les hommes, dit le petit prince. Qu'est ce que signifie "
apprivoiser " ?
- Les hommes, dit le renard, ils ont des fusils et ils chassent. C'est bien
gênant! Ils élèvent aussi des poules. C'est leur seul intérêt. Tu cherches des
poules ?
- Non, dit le petit prince. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie "
apprivoiser " ?
- C'est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie " créer des
liens... "
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit le renard. Tu n'es encore pour moi qu'un petit garçon tout
semblable à cent mille petits garçons. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as
pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'un renard semblable à cent
mille renards. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'un de l'autre.
Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
- Je commence à comprendre, dit le petit prince. Il y a une fleur... je crois
qu'elle m'a apprivoisé...
- C'est possible, dit le renard. On voit sur la Terre toutes sortes de
choses...
- Oh! Ce n'est pas sur la Terre, dit le petit prince. Le renard parut très
intrigué :
- Sur une autre planète ?
- Oui.
- Il y a des chasseurs, sur cette planète-là ?
- Non.
- Ça, c'est intéressant! Et des poules ?
- Non.
- Rien n'est parfait, soupira le renard.
ANTOINE DE ST EXUPERY
Complainte
du petit cheval blanc
Le petit
cheval dans le mauvais temps,
qu'il avait donc du courage !
C'était un petit cheval blanc,
tous derrière et lui devant.
qu'il avait donc du courage !
C'était un petit cheval blanc,
tous derrière et lui devant.
Il n'y
avait jamais de beau temps
dans ce pauvre paysage.
Il n'y avait jamais de printemps,
ni derrière ni devant.
dans ce pauvre paysage.
Il n'y avait jamais de printemps,
ni derrière ni devant.
Mais
toujours il était content,
menant les gars du village,
A travers la pluie noire des champs,
tous derrière et lui devant.
menant les gars du village,
A travers la pluie noire des champs,
tous derrière et lui devant.
Sa
voiture allait poursuivant
sa belle petite queue sauvage.
C'est alors qu'il était content,
eux derrière et lui devant.
sa belle petite queue sauvage.
C'est alors qu'il était content,
eux derrière et lui devant.
Mais un
jour, dans le mauvais temps,
un jour qu'il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc,
tous derrière et lui devant.
un jour qu'il était si sage,
Il est mort par un éclair blanc,
tous derrière et lui devant.
Il est
mort sans voir le beau temps,
qu'il avait donc du courage !
Il est mort sans voir le printemps
ni derrière ni devant.
qu'il avait donc du courage !
Il est mort sans voir le printemps
ni derrière ni devant.
Paul Fort
JOUR 7
Le ciel est, par dessus le toit
Le ciel est, par-dessus le toit
Si bleu, si calme !
Un arbre par dessus le toit,
Berce sa palme.
La cloche, dans le ciel qu’on voit,
Doucement tinte.
Un oiseau sur l’arbre qu’on voit
Chante sa plainte.
Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille.
Cette paisible rumeur-là
Vient de la ville.
Qu’as-tu fait, ô toi que voilà
Pleurant sans cesse,
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?
Paul
Verlaine
JOUR 8
Le soleil
Flambeau de l'Univers, charmant père
du jour,
Globe d'or et de feu, centre de la lumière,
Admirable portrait de la cause première,
Tu fais de la nature et la joie et l'amour.
Comme un superbe roi, qui brille dans sa cour,
Couronné de rayons en ta haute carrière,
Des portes d'Orient tu franchis la barrière,
Pour visiter le Gange et le Pô tour à tour.
Ainsi marchant toujours dans la pompe royale,
Et courant de l'aurore à l'Inde occidentale,
Tu répands en tous lieux ton éclat sans pareil.
Mais si je te compare au Dieu de la nature,
Dont tu n'es après tout que la faible peinture,
Ton éclat n'est qu'une ombre et tu n'es plus soleil.
Laurent Drelincourt
Globe d'or et de feu, centre de la lumière,
Admirable portrait de la cause première,
Tu fais de la nature et la joie et l'amour.
Comme un superbe roi, qui brille dans sa cour,
Couronné de rayons en ta haute carrière,
Des portes d'Orient tu franchis la barrière,
Pour visiter le Gange et le Pô tour à tour.
Ainsi marchant toujours dans la pompe royale,
Et courant de l'aurore à l'Inde occidentale,
Tu répands en tous lieux ton éclat sans pareil.
Mais si je te compare au Dieu de la nature,
Dont tu n'es après tout que la faible peinture,
Ton éclat n'est qu'une ombre et tu n'es plus soleil.
Laurent Drelincourt
. Poèmes écrits : des poèmes inventés et mis en forme par les enfants.
L'objectif : écrire un poème à la manière du poète Eugène Rolland :
La ville de Paris renversée
Dans Paris, il y a une rue
Dans cette rue, il y a une maison
Dans cette maison, il y a un escalier
Dans cet escalier, il y a une chambre
Dans cette chambre, il y a une table
Sur cette table, il y a un tapis
Sur ce tapis, il y a une cage
Dans cette cage, il y a un nid
Dans ce nid, il y a un oeuf
Dans cet oeuf, il y a un oiseau.
L'oiseau renversa l'oeuf,
L'oeuf renversa le nid,
Le nid renversa la cage,
La cage renversa le tapis,
Le tapis renversa la table,
La table renversa la chambre,
La chambre renversa l'escalier,
L'escalier renversa la maison,
La maison renversa la rue,
La rue renversa la ville de Paris.
Eugène Rolland
Guy
SUPER je crois que l'année dernière nous découvrions une poésie par jour.
RépondreSupprimerBisous
cool déjà la première poésie,je l'ai adoré!!
RépondreSupprimerirmine
C'est vraiment génial la poésie,vivement la prochaine !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
RépondreSupprimerNina
La prochaine ?
SupprimerEt bien ... demain !
J'adore les poésie surtout que c'est la première fois que nous faisons ca !!!
RépondreSupprimerComme je l'ai dit,
RépondreSupprimerN'HESITEZ PAS A PRESENTER
EN CLASSE
UN POEME
QUE VOUS AIMEZ BIEN !
Cette quinzaine de la Poésie
est aussi faite pour ça ...
j'a bien aimer les deux poésie mais ma préféré est le cancre !!!
RépondreSupprimerj'avoue avoir un faible pour la grasse matinée de Jacques Prévert...si réaliste et malheureusement toujours d'actualité.
RépondreSupprimermaman de Sacha V.
Rydan avait également bien remis au goût du jour la poésie de Joachim DU BELLAY Heureux qui comme Ulysse : https://www.youtube.com/watch?v=WefxVZLhm9U
RépondreSupprimerMaman de Sacha V.
C'est déjà fini !? Dommage en tout cas la poésie c'est génial !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
RépondreSupprimerNina