Tout le monde a entendu parlé de Vivaldi, le violoniste et compositeur italien essentiellement connu pour "Les 4 saisons", quatre concertos pour violon qu'il a composés à la fin du XVIIème siècle.
L'œuvre est accompagnée de quatre sonnets (forme de poème qui comporte quatorze vers composant deux quatrains et deux tercets) attribués à Vivaldi lui-même décrivant le déroulement des saisons. 4 sonnets pour 4 saisons ! Sur la partition, le compositeur précise les correspondances avec les poèmes, donnant même certains détails (aboiements de chien, noms d'oiseaux : coucou, tourterelle, pinson…).
Les 4 sonnets :
Voici le Printemps,
Que les oiseaux saluent d'un chant joyeux.
Et les fontaines, au souffle des zéphyrs,
Jaillissent en un doux murmure.
Ils viennent, couvrant l'air d'un manteau noir,
Le tonnerre et l'éclair messagers de l'orage.
Enfin, le calme revenu, les oisillons
Reprennent leur chant mélodieux.
Et sur le pré fleuri et tendre,
Au doux murmure du feuillage et des herbes,
Dort le chevrier, son chien fidèle à ses pieds.
Au son festif de la musette
Dansent les nymphes et les bergers,
Sous le brillant firmament du printemps.
Sous la dure saison écrasée de soleil,
Homme et troupeaux se languissent, et s'embrase le pin.
Le coucou se fait entendre, et bientôt d'une seule voix
Chantent la tourterelle et le chardonneret.
Zéphyr souffle doucement, mais, tout à coup,
Borée s'agite et cherche querelle à son voisin.
Le pâtre s'afflige, car il craint
L'orage furieux, et son destin.
À ses membres las, le repos est refusé :
La crainte des éclairs et le fier tonnerre
Et l'essaim furieux des mouches et des taons.
Ah, ses craintes n'étaient que trop vraies,
Le ciel tonne et fulmine et la grêle
Coupe les têtes des épis et des tiges.
Par des chants et par des danses,
Le paysan célèbre l'heureuse récolte
Et la liqueur de Bacchus
Conclut la joie par le sommeil.
Chacun délaisse chants et danses :
L'air est léger à plaisir,
Et la saison invite
Au plaisir d'un doux sommeil.
Le chasseur part pour la chasse à l'aube,
Avec les cors, les fusils et les chiens.
La bête fuit, et ils la suivent à la trace.
Déjà emplie de frayeur, fatiguée par le fracas des armes
Et des chiens, elle tente de fuir,
Exténuée, mais meurt sous les coups.
Trembler violemment dans la neige étincelante,
Au souffle rude d'un vent terrible,
Courir, taper des pieds à tout moment
Et, dans l'excessive froidure, claquer des dents.
Passer auprès du feu des jours calmes et contents,
Alors que la pluie, dehors, verse à torrents,
Marcher sur la glace, à pas lents,
De peur de tomber, contourner.
Marcher bravement, tomber à terre,
Se relever sur la glace et courir vite
Avant que la glace se rompe et se disloque.
Sentir passer, à travers la porte ferrée,
Sirocco et Borée, et tous les Vents en guerre.
Ainsi est l'hiver, mais, tel qu'il est, il apporte ses joies.
Pour cette étude d'oeuvre, nous nous sommes rendus à la bibliothèque municipale où Elisabeth Cayrol, monitrice d'enseignement musical sur Marcy, nous a accueillis ...
Lien : https://www.youtube.com/watch?v=-eh2DVphW_M
Guy